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Le chant des Îles : La micromobilité pour une biodiversité florissante au Parc Jean-Drapeau

Monica Tanase

le 28 août 2024

 

Nichées au cœur du fleuve Saint-Laurent, les îles Sainte-Hélène et Notre-Dame forment le Parc Jean-Drapeau, un espace vert majeur au cœur de Montréal. Ici, la nature murmure et les échos des oiseaux rappellent l'importance de préserver ce milieu naturel. Pour renforcer cet écosystème précieux, la micromobilité en libre-service, incluant trottinettes et vélos électriques, émerge comme une solution harmonieuse, promouvant une mobilité douce et respectueuse de l'environnement. Que vous soyez une famille en quête d’aventure ou une personne âgée désirant profiter pleinement de la nature en toute tranquillité, la micromobilité est votre alliée. Explorer plus, aller plus loin.

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La micromobilité, une mélodie écologique

La micromobilité rassemble les solutions de déplacement pour de courtes distances, incluant le transport actif (vélo) et d’autres véhicules légers (trottinette électrique) limités à 25km/h (Bretones et Marquet, 2022; Ghaffar et al., 2023). Les vélos à assistance électrique et les trottinettes électriques peuvent être regroupés dans une catégorie plus spécifique de micromobilité électrique qui permet de parcourir les trajets avec moins d’effort physique. La micromobilité en général est une solution flexible, avec des effets positifs sur la santé et un potentiel d'inclusion sociale (Mueller et al., 2015; Bretones et al., 2023; Avila-Palencia et al., 2018; Milakis et al., 2020). De plus, elle peut être très agréable grâce aux expériences kinesthésiques et sensorielles qu'elle procure (Spinney, 2006; Clayton et Musselwhite, 2013).

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Ces moyens de transport sont non seulement pratiques, mais aussi respectueux de l'environnement, réduisant la dépendance aux voitures et diminuant ainsi les émissions de gaz à effet de serre. Leur utilisation au Parc Jean-Drapeau aide à diminuer les niveaux de pollution atmosphérique. Moins de voitures signifie moins de dioxyde de carbone et d'autres polluants, ce qui améliore la qualité de l'air et favorise un environnement plus sain pour la flore et la faune du parc.

  

Réduire la voiture au sein du parc, un choix pour la terre

Actuellement le Parc Jean-Drapeau fait face à une prépondérance de l'utilisation de la voiture sur son territoire. Se déplacer en voiture au sein du parc est comme une fausse note dans une symphonie naturelle. Les impacts négatifs sont nombreux. Les voitures à essence sont responsables de plus de la moitié des émissions mondiales d'oxydes d'azote et d'une proportion significative de particules fines (HEC Montréal Chaire de gestion du secteur de l’énergie, 2023), contribuant ainsi à la pollution de l'air et aux changements climatiques. Ces polluants ont des effets néfastes non seulement sur la santé humaine, mais aussi sur la biodiversité, affectant la flore et la faune locales.

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Réduire le trafic automobile permet de préserver les habitats naturels en limitant les perturbations et la dégradation des sols. Les itinéraires dédiés aux vélos et trottinettes sont souvent mieux intégrés dans le paysage naturel, minimisant l'impact sur l'écosystème local.

Une expérience pour tous

La micromobilité permet d'accéder aux zones reculées du parc sans nuire à l'environnement. Parcourir les sentiers et explorer les espaces naturels à l'aide de moyens de transport respectueux des milieux fragiles offre une expérience immersive et respectueuse de la nature.

Imaginez une journée en famille, glissant doucement le long des sentiers ombragés sur des vélos électriques. Découvrez les merveilles de la nature et de la flore luxuriante au Parc Jean-Drapeau, tout en apprenant l'importance de protéger notre environnement. Les arrêts pour admirer un arbre ou un papillon deviennent des moments de partage et d'émerveillement.

La micromobilité offre une manière douce et accessible de se déplacer. Les infrastructures dédiées assurent une expérience sécurisée et agréable. Se déplacer en toute tranquillité, avec le chant des oiseaux, renforce le bien-être et la santé mentale. Des études montrent que l'exposition à des environnements naturels peut réduire le stress, améliorer l'humeur et augmenter le sentiment de bien-être général (Ulrich et al., 1991; Hartig et al., 1991). La micromobilité, en facilitant l'accès à ces espaces naturels, joue un rôle crucial dans la promotion de ces bienfaits.

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Équité et accessibilité : une approche inclusive

Il est important de reconnaître que l'accès à la micromobilité n'est pas uniforme pour tous les groupes sociaux. Mon projet de recherche vise à co-créer un système de micromobilité équitable et accessible dans ce milieu naturel. En embrassant cette vision, nous pouvons espérer non seulement des bénéfices environnementaux et de santé publique, mais aussi une transformation sociale où chacun, indépendamment de son genre ou de ses capacités, trouve sa place. Ma recherche au Parc Jean-Drapeau est une aventure pour découvrir comment nous pouvons, ensemble, rendre la micromobilité non seulement une alternative de transport viable, mais aussi une force pour l'équité et le bien-être des visiteurs et des communautés. En intégrant les besoins des groupes sous-représentés, notamment les femmes, les familles, les personnes âgées ou celles à mobilité réduite, nous tisserons un tissu urbain plus équitable et accueillant. Les rires des enfants et les conversations animées des aînés se mêleront aux sons des roues sur les pavés, créant une belle symphonie.

De plus, une intégration de la micromobilité avec les réseaux de transport public – métro, bus, bateau – pourra améliorer l'accessibilité, mais aussi transformer les habitudes de déplacement, réduisant ainsi la dépendance aux voitures individuelles (Oeschger, 2020; Møller et al., 2019).

 

Une symphonie pour l'avenir

La micromobilité au Parc Jean-Drapeau représente une opportunité unique de promouvoir la durabilité écologique et de protéger la biodiversité locale. En adoptant ces solutions de transport, le parc peut devenir un modèle de conservation urbaine, offrant une expérience enrichissante et respectueuse de l'environnement pour tous ses visiteurs et communautés avoisinantes. 

 

Références

Avila-Palencia, I., Int Panis, L., Dons, E., Gaupp-Berghausen, M., Raser, E., Götschi, T., Gerike, R., Brand, C., de Nazelle, A., Orjuela, J. P., Anaya-Boig, E., Stigell, E., Kahlmeier, S., Iacorossi, F. et Nieuwenhuijsen, M. J. (2018). The effects of transport mode use on self-perceived health, mental health, and social contact measures: A cross-sectional and longitudinal study. Environment International, 120, 199‑206. https://doi.org/10.1016/j.envint.2018.08.002

Bretones, A. et Marquet, O. (2022). Sociopsychological factors associated with the adoption and usage of electric micromobility. A literature review. Transport Policy, 127, 230‑249. https://doi.org/10.1016/j.tranpol.2022.09.008

Bretones, A., Marquet, O., Daher, C., Hidalgo, L., Nieuwenhuijsen, M., Miralles-Guasch, C. et Mueller, N. (2023). Public Health-Led Insights on Electric Micro-mobility Adoption and Use: a Scoping Review. Journal of Urban Health: Bulletin of the New York Academy of Medicine, 100(3), 612‑626. https://doi.org/10.1007/s11524-023-00731-0

Clayton, W. et Musselwhite, C. (2013). Exploring changes to cycle infrastructure to improve the experience of cycling for families. Journal of Transport Geography, 33, 54‑61. https://doi.org/10.1016/j.jtrangeo.2013.09.003

Ghaffar, A., Hyland, M. et Saphores, J.-D. (2023). Meta-analysis of shared micromobility ridership determinants. Transportation Research Part D: Transport and Environment, 121, 103847. https://doi.org/10.1016/j.trd.2023.103847

Hartig, T., Mang, M. et Evans, G. W. (1991). Restorative Effects of Natural Environment Experiences. Environment and Behavior, 23(1), 3‑26. https://doi.org/10.1177/0013916591231001

HEC Montréal Chaire de gestion du secteur de l’énergie. État de l’énergie au Québec 2023. HEC Montréal Chaire de gestion du secteur de l’énergie. https://energie.hec.ca/wp-content/uploads/2023/05/EEQ2023_WEB.pdf 2023.

Milakis, D., Gebhardt, L., Ehebrecht, D. et Lenz, B. (2020). Is micro-mobility sustainable? An overview of implications for accessibility, air pollution, safety, physical activity and subjective wellbeing (p. 180‑189). https://doi.org/10.4337/9781789900477.00030

Møller, T. H., Simlett, J. et Mugnier, E. (2019). Micromobility: Moving cities into a sustainable future - EY Report. https://assets.ey.com/content/dam/ey-sites/ey-com/en_gl/topics/automotive-and-transportation/automotive-transportation-pdfs/ey-micromobility-moving-cities-into-a-sustainable-future.pdf

Mueller, N., Rojas-Rueda, D., Cole-Hunter, T., de Nazelle, A., Dons, E., Gerike, R., Götschi, T., Int Panis, L., Kahlmeier, S. et Nieuwenhuijsen, M. (2015). Health impact assessment of active transportation: A systematic review. Preventive Medicine, 76, 103‑114. https://doi.org/10.1016/j.ypmed.2015.04.010

Oeschger, G., Carroll, P. et Caulfield, B. (2020). Micromobility and public transport integration: The current state of knowledge. Transportation Research Part D: Transport and Environment, 89, 102628. https://doi.org/10.1016/j.trd.2020.102628

Spinney, J. (2006). A Place of Sense: A Kinaesthetic Ethnography of Cyclists on Mont Ventoux. Environment and Planning D: Society and Space, 24(5), 709‑732. https://doi.org/10.1068/d66j

Sun, S. et Ertz, M. (2022). Can shared micromobility programs reduce greenhouse gas emissions: Evidence from urban transportation big data. Sustainable Cities and Society, 85, 104045. https://doi.org/10.1016/j.scs.2022.104045

Şengül, B. et Mostofi, H. (2021). Impacts of E-Micromobility on the Sustainability of Urban Transportation—A Systematic Review. Applied Sciences, 11(13), 5851. https://doi.org/10.3390/app11135851

Ulrich, R. S., Simons, R. F., Losito, B. D., Fiorito, E., Miles, M. A. et Zelson, M. (1991). Stress recovery during exposure to natural and urban environments. Journal of Environmental Psychology, 11(3), 201‑230. https://doi.org/10.1016/S0272-4944(05)80184-7